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Luminaires

   Salle de la Monnaie. Le lustre. Copyright Laurent Le Bec 2002.

 

 

 

L’harmonie des décors de la scène et de la salle.

 

A la fin du XVIIIe siècle, la frontière entre la salle et la scène n’est pas aussi marquée qu’elle ne le sera au XXe siècle (1) .

Le machiniste français Etienne Marie Frichot (1769-1840) fut désigné par l’architecte Damesme (2) pour  construire la scène, ses machines et travailler en étroite collaboration avec les peintres Pierre Lesueur et Pierre François Gineste à l’élaboration des 6 décors primitifs de la nouvelle scène de la Monnaie.

Les deux peintres furent également chargés des décors de la salle et du rideau de scène.

Il résultait de cette association, une complète harmonie entre le style des décors de la salle et celui des décors de la scène.

En plus des machines pour mouvoir les décors, Frichot s’occupa du choix des luminaires de la scène ainsi que de la commande du lustre.

Avec les girandoles des loges,la rampe du proscenium et les portants de lumières , le lustre participait activement à l’éclairage de face des décors de la scène. Il restait allumé pendant toute la durée du spectacle.

Les lampes du lustre et celles de la salle étaient à mèches plates trempées dans l’huile d’un réservoir et munies d’un réflecteur argenté.

Celles de la rampe et des portants étaient du même type. Pour le service des coulisses, on utilisait de simples petites lanternes carrées à trois verres surmontées d’un chapiteau (3)

Le rideau de scène, généralement peint, représentait un trompe l’œil ou une allégorie à la gloire du pouvoir en place. Celui de la Monnaie fut peint aux armes royales des Pays-bas « orné de broderies et de franges rehaussées d’Or » (4) . Il ne se baissait qu ‘en début et en fin de spectacle.

Les changements de décors s’effectuaient grâce à la machinerie, à vue du public.

L’arrivée de nouvelles sources d’éclairages plus puissantes est peut-être à mettre en cause dans le déclin de l’art du changement à vue des décors de la scène et des transformations successives de la décoration de la salle au cours des premières 50 années du nouveau théâtre.

Le Gaz fit son apparition à la Monnaie progressivement après 1820  (5).

Les lampes du lustre furent les premières à en être équipées en Octobre 1822 (6) . Cette nouvelle lumière créa un net déséquilibre dans le rapport des lumières entre la scène et le public mais la possibilité nouvelle d’en diminuer l’intensité en tournant une vanne pendant les spectacles marqua un pas important dans le rôle que pouvait jouer cette technique au théâtre.

La salle glissa graduellement dans la pénombre pendant la représentation alors que les jeux de lumières se focalisaient de plus en plus à l’arrière du cadre de scène.

 

 

1 - P.Sonrel.Traité de scénographie. Librairie Théâtrale. Paris 1984. p112

2 - AVDB TP 83247

3 - AVB-TP 83247-1817

4 - Eric Cabris. La Monnaie, chronique architecturale de 1696 a nos jours.Racine. Tielt 1996.p46

5 - Roland Van der Hoeven. La Monnaie au XIXè siècle. Cahiers du Gram ULB. Bruxelles 2000.    

     p209

6 - Isnardon.Le théâtre de la Monnaie depuis sa fondation jusqu’à nos jours.Bruxelles 1890.p185

                                                                                                                                                                                                           

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   Copyright  Laurent Le Bec

 

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